Dépôt des archives de Paul Berger aux AD 93
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Ci dessous le texte de présentation de ses archives par Paul berger lui-même
Le 1er juillet 2015, les archives de la correspondance entre Étienne Camy-Peyret, ancien secrétaire général du SNES (FEN) de 1971 à 1981, et Paul Berger, ancien membre du secrétariat national du SNES, ont été déposées aux Archives départementales de la Seine-Saint-Denis à Bobigny.
Le fonds Paul Berger, qui a été déposé le 1er juillet dernier, contient pour le moment une première partie, la correspondance en 30 cartons de 10 cm de 78 kg, soit 16 000 feuilles et environ 20 000 pages.
La deuxième partie comprendra des archives sur le droit local alsacien-mosellan, droit des cultes, afin de permettre aux militants parisiens qui n’ont pas accès à une telle documentation d’appréhender cette législation si particulière. Cette partie sera déposée ultérieurement.
Cette correspondance va d’octobre 1954 au début 2006. Ces cartons contiennent tout le journal hebdomadaire de 7 à 12 pages d’ Étienne Camy-Peyret. Il revenait, au siège du SNES, chaque samedi de son domiciel, place de Champerret, pour écrire en secret à la main son journal hebdomadaire dans lequel il notait ses activités de la semaine pour lui-même et la postérité. Il m’en postait une copie. Je recevais de lui la semaine suivante plusieurs autres lettres par jour, comprenant souvent des documents. Il me rendait compte de toutes ses rencontres personnelles, ses réunions, ses déplacements, sa vie personnelle, ses lectures, sa vie de famille, sa vie sociale. Ce fonds est d’autant plus précieux que les originaux de ces lettres ont été détruits.
Camy-Peyret tenait de son éducation à l’école primaire chez son père, directeur d’école à Bizanos, près de Pau, la passion et la manie d’écrire très lisiblement à la main et de prendre constamment des notes claires. Il voulait répondre à toutes les lettres qu’il recevait. Cette pratique était désapprouvée par certains membres du mini-secrétariat qui ne voulaient pas que le SNES perde son temps avec ce travail de peu d’intérêt disait-on. En fait, cette ponctualité de Camy-Peyret a valu au SNES à l’époque le maximum de syndicalisation 97 500 adhérents en 1976.
Intérêt de ces archives. Le SNES a été un syndicat important dans la vie nationale et son histoire fut riche. Étienne Camy- Peyret n’était pas un docteur ès marxisme mais sa personnalité était très intéressante. Il devrait faire l’objet d’un livre que je n’ai pas temps d’écrire alors qu’il est tout écrit dans ma tête.
Cette correspondance, avec des camarades, comme Pierre Leurion de Bayonne ou de Joseph Grivel de Poitiers, a été un soutien moral indispensable pour le maintien de Camy-Peyret à son poste, qui a assuré l’unité du SNES durant cette période. A ses côtés, mon rôle dans l’histoire du SNES a été réel malgré les limites de mes capacités.
Les adhérents du SNES et ses militants, ignorent totalement combien de 1967 à 1984 la vie des trois secrétaires généraux André Drubay, Étienne Camy-Peyret et Gérard Alaphilippe a été difficile et douloureuse.
Gérard Alaphilippe, dans la page 1 du numéro de l’US de septembre 1976, dresse le bilan de huit ans du SNES dirigé par « Unité et Action » depuis 1967. Entre autres, en huit ans, plus de 120 000 postes ont été obtenus par le SNES, André Drubay et Étienne Camy-Peyret ayant été chacun secrétaires généraux durant 4 ans.
Mon amitié pour Étienne Camy-Peyret de 1954 à 2006 l’année de sa mort, était fondée sur une très grande franchise entre nous. J’ai conservé sur disquettes les nombreuses lettres, parfois très dures, que je lui adressais au sujet de nos désaccords politiques. Comme avec Gérard Alaphilippe, j’avais le courage de parler franchement et ils m’en savaient gré.
Paul Berger
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