Luc MULLER (1949-2021)
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Notre camarade Luc Muller est décédé le 11 juillet dernier. Forte personnalité, il a marqué l’histoire du SNES et celle de la tendance Unité et Action pendant plus d’une trentaine d’années.
Adjoint d’enseignement de lettres modernes, militant du SNES dans le S3 de Créteil, il fut élu pour la première fois commissaire paritaire national suppléant en 1982, puis titulaire aux élections suivantes de 1985.
Aux élections à la CA nationale de 1983, il fut élu secrétaire de la catégorie des AE-MA, chargé du secteur emploi dans le secrétariat national qu’il ne devait plus quitter jusqu’à sa retraite en 2011. C’est d’abord dans ce secteur et en tant que commissaire paritaire national, faisant partie de la nouvelle génération de commissaires paritaires (Gérard Aschieri, Henri Carvin, Andrée Béhotéguy, Véronique Gensac, Alain Roze, Patrick Ancillon, Danielle Hémery, Nicole Sergent…) qu’il commença à manifester ses compétences. En 1986-1987, il fut la cheville ouvrière, avec Michel Robert (secrétaire administratif et secrétaire du S3 de Créteil) de la mise en place du service USTEL par minitel pour informer les personnels des résultats des mutations avant le ministère.
Aux élections à la CA nationale de 1989, il succéda à Michel Robert comme secrétaire administratif et resta à cette responsabilité jusqu’à son départ en retraite. Il fut l’un des principaux membres du secteur FTS (fonctionnement, trésorerie, syndicalisation) qui fit passer le syndicat à l’âge de l’informatique. Constamment présent pour faire fonctionner le SNES dans les meilleures conditions, il fut un des responsables de la vente des locaux dispersés du centre de Paris et de l’achat des locaux actuels en 2004. Il organisa une douzaine de congrès du SNES.
Il fut aussi très présent pour la construction de la FSU en apportant l’aide du SNES aux nouveaux syndicats de la jeune fédération, et en participant activement à l’organisation de ses instances et congrès, ainsi qu’à l’organisation de toutes les manifestations du SNES et de la FSU. Ses compétences et sa ténacité étaient unanimement reconnues. Sous des dehors parfois bourrus, il essayait toujours de trouver des solutions.
Notons aussi qu’il vint toujours en aide à l’IRHSES pour attribuer des décharges de services à nos responsables en activité, fournir l’institut en matériel, lui trouver de nouveaux lieux d’hébergement et de nos archives avant l’installation dans les nouveaux locaux de l’avenue d’Ivry, et enfin pour numériser une partie importante de nos archives qui purent ainsi être transférées aux archives nationales du monde du Travail à Roubaix. Il fit également un gros travail d’analyse des élections internes de 1987 à 2009 qui constitue une contribution à l’histoire du SNES et singulièrement à celle d’Unité action.
Si à la fin de sa carrière, Luc Muller a rompu avec la direction du SNES, il reste une personnalité incontournable de notre histoire syndicale. Il n’a pas pour autant arrêté son activité. Militant communiste, il s’est investi à la section de Montreuil et a participé aux débats jusque dans la dernière période, avec sa compagne Maité Pineiro.
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Nous lui transmettons ainsi qu’à ses proches toutes nos condoléances attristées.
Témoignages :
Gérard Aschieri (ancien secrétaire général de la FSU)
Ceux qui ont milité au Snes et à la Fsu à la fin du siècle dernier et au début de celui-ci l’ont sans aucun doute connu. Longtemps secrétaire administratif du Snes il y a joué un rôle important, souvent essentiel. Il a notamment été à l’origine de l’informatisation du Snes. Ce n’était pas un militant qui ne quittait jamais son bureau et tous ceux qui ont manifesté à Paris l’ont connu, mégaphone en main devant la banderole de tête. Son caractère entier ne lui valait pas que des amis mais s’il était ombrageux, il était aussi fidèle et fiable. Son décès m’attriste et j’adresse toutes mes condoléances sincères aux siens.
Louis Weber (ancien co-secrétaire général du SNES)
Il apporta une aide particulièrement précieuse pour nos relations (celles du SNES et la FSU) avec les très nombreuses associations avec lesquelles nous étions en contact, surtout pendant les années qui ont suivi notre exclusion de la FEN. Je l’ai revu après sa retraite professionnelle dans un cadre plus politique (Front de gauche, etc.), toujours disponible, prêt à partager les compétences acquises dans tout ce qui relevait de l’organisation et de l’informatique, où il a fait oeuvre de pionnier pour montrer leur importance aux directions syndicales auxquelles il a participé.
Jean-Paul Beauquier (ancien co-secrétaire du S3 d’Aix-Marseille et secrétaire national des retraités)
C’était quelqu’un de rigoureux dans l’exercice de sa responsabilité de secrétaire administratif et il a toujours trouvé des réponses pour satisfaire (autant que possible) les besoins et les demandes des S.3 pour leur fonctionnement et l’organisation des congrès. Il formait sur un certain nombre de points une doublette avec Eugenio, en tout cas pour moi, et on pouvait travailler en confiance et dans la sympathie.
Robert Hirsch (ancien membre du BN du SNES, EE)
Nous avons tous et toutes bien connu Luc. Il cherchait toujours à aider à résoudre les problèmes et il a donné beaucoup pour notre syndicat.
Gérard Réquigny (ancien secrétaire du S3 de Créteil)
J’avais un profond respect et une grande amitié pour le militant qu’il était. Je l’ai surtout découvert en 1998, lors du mouvement de la Seine-Saint-Denis. J’étais alors co-secrétaire départemental et il a été d’une aide précieuse pour l’organisation des manifestations parisiennes parfois un peu « rock and roll ». Quels que soient les besoins, pour le mouvement, pour l’action, pour les congrès, Luc était toujours là pour venir en appui, faciliter les choses et apporter les réponses nécessaires.