Paul BERGER (1928-2021)
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Notre camarade, Paul BERGER est décédé le 18 octobre dernier ; ses obsèques ont lieu le vendredi 22 octobre au crématorium de Metz.
Avec lui disparait un des derniers dirigeants nationaux de la nouvelle majorité Unité et Action du nouveau SNES en 1967. Ancien de l’ENSET, il avait commencé sa carrière syndicale en Moselle, au côté d’Etienne Camy-Peyret à qui il succéda comme secrétaire de la section FEN Moselle, responsabilité qu’il occupa de 1962 à 1979.
Ancien du SNET avec ECP, André Dellinger (son collègue à Metz) et François Blanchard, il fit partie de la nouvelle direction nationale du SNES de 1967 à 1981. Il se distingua surtout comme étant un défenseur infatigable de la laïcité, jusqu’à son dernier souffle.
Voyez sa biographie dans le Maitron par Pierre Petremann
https://maitron.fr/spip.php?article16332
Nous nous inclinons devant le travail de ce militant qui marqua son époque, surtout dans son département d’adoption, la Moselle. Nous transmettons à sa famille l’expression de nos sincères condoléances.
A. Dalançon.
Témoignages après le décès de Paul Berger :
Jean-Louis Auduc :
J’ai eu l’honneur de travailler plusieurs années avec Paul Berger. Quel grand monsieur !
Pierre Toussenel :
C’est un grand défenseur de la laïcité qui disparait alors qu’elle subit des assauts multiples, y compris de certains qui, au prétexte de l’adapter, l’affaiblissent.
François Blanchard :
Avec Paul Berger, nos itinéraires syndicaux se sont longtemps croisés depuis les années 50 au SNET puis au SNES où nous avons participé à la première direction Unité et Action en 1967.
Il était l’homme du combat laïque, c’est à dire la défense de la liberté de pensée à l’école et dans la société. Dans son terroir mosellan dans la partie de France soumise au régime de concordat, aussi bien qu’au S4 du SNES où il assumait la lutte contre les lois Debré ou autres qui sacrifiaient l’école de la République au profit des écoles privées. A cette époque, les dirigeants de la Ve République naissante parlaient peu de laïcité. Aujourd’hui, son président a regretté que les liens (rompus) de l’Etat et de l’Eglise catholique aient été « abimés », et l’extrême droite récupère un vocable vidé de son sens dans ses attaques racistes contre l’islam. Paul Berger n’avait pas lieu de baisser les bras et il ne le faisait pas.
Aux rares moments où l’occasion s’est présentée, nous avons conversé avec Paul sur ce qui était au centre de sa vie. J’admirais l’enthousiasme qu’il exprimait sur tous les sujets au point de friser parfois la naïveté. Après 1967 et mon départ du S4 du SNES, nos trajectoires se sont éloignées.
Mais l’estime et l’amitié demeuraient.
Robert Hirsch :
J’ai milité en Moselle avec Paul Berger. Un militant exceptionnel, de conviction, notamment laïque, et de compétences. Il fut aussi un militant de l’opposition à la première guerre du Golfe. Un militant qui a fait honneur à la gauche et au syndicalisme.
Jean-Paul Beauquier :
C’était un vrai laïque, capable de rendre hommage à tel évêque anti pétainiste et de dénoncer l’utilisation par l’Eglise du statut d’Alsace-Moselle pour former ses prêtres des évêchés voisins ! Nous avions renoué des contacts depuis 2008 mais sa santé s’était dégradée depuis 2-3 ans. Il avait entretenu une correspondance avec Étienne Camy-Peyret et donné ses archives au département de Seine-Saint-Denis. Un militant sans œillères ni compromis.
Joseph Rozenkier :
J’avais pu apprécier son ouverture et ses convictions lors de notre collaboration pendant divers congrès du Snes pour la traditionnelle "motion laïque". C’était une belle et fraternelle personne.
Monique Vuaillat :
Je me joins à tous pour dire combien Paul, avec ses convictions, son attachement passionné à défendre la laïcité, les droits de l’homme, sa capacité à s’indigner des injustices, des inégalités, a donné au Snes et aux militants de l’époque un solide bagage dans ce domaine.