SOLFERINO
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L’annonce de la vente du siège du PS du 10 rue Solférino a suscité pas mal de commentaires dans la presse et sur les réseaux sociaux. Mais peu de gens savent que cet immeuble fut pendant longtemps la Maison des fonctionnaires abritant la CGT puis après la guerre l’UGFF, FO et la FEN et ses syndicats nationaux, dont le SNES. Son siège était en effet au 10 rue de Solférino de la fin 1944 à 1966-67 jusqu’à ce que le nouveau SNES fasse l’acquisition de ses premiers bureaux rue de Courty qui devint alors le siège de notre syndicat.
Et les plus anciens, dont l’auteur de cet article, se souviennent avoir assisté à des réunions de la CAn dans ce bâtiment, dans la salle Guyader, jusqu’au milieu des années 1970.
Guy Putfin, secrétaire général de l’HIMASE, a publié un très intéressant petit article sur le site de l’OURS, reconstituant l’histoire de ce bâtiment : http://www.lours.org/le-10-rue-de-solferino-la-maison-des-fonctionnaires-1933-1978-par-guy-putfin/
Luc Bentz, de son côté, qui a retrouvé la plaque commémorative de la reprise de la Maison des fonctionnaires apposée en 1964, donne d’autres précisions, notamment que cette plaque se trouve aujourd’hui dans le bureau du secrétaire général de l’UNSA-éducation, http://cha.unsa-education.com/spip.php?articlè5.
Il faut tout de même ajouter des précisions au sujet de la reprise en août 1944 de la Maison des fonctionnaires occupée par le ministère de l’Information collaborationniste.
Ce ne sont pas Lavergne et Neumeyer qui ont repris cette Maison mais René Girard, un militant communiste de SNET et de la CGT, à la tête d’un commando, voir sa bio dans le Maitron :
http://maitron-en-ligne.univ-paris1.fr/spip.php?page=imprimir_articulo&id_article=75464
extraits :
"L’année 1944 fut consacrée à étendre la Résistance puis à préparer la Libération. En mars, à la demande de Paul Delanoue, il rédigea un tract à l’adresse de tous les enseignants menacés d’être désignés pour partir en Allemagne, « Nous ne partirons pas ! ». En juillet 1944, l’IB-11 appela à la mobilisation des fonctionnaires pour la manifestation du 14 juillet à Belleville, où défilèrent plusieurs milliers de personnes, protégés par les FTPF. Le 18 août, en liaison avec le Comité départemental de Libération de la Seine et l’Union des syndicats CGT de la Région parisienne, il assura, en tant que président du comité central de grève insurrectionnelle des fonctionnaires, la rédaction et la diffusion de l’appel à la grève générale de tous les fonctionnaires. Le 20, à la tête d’un commando de FTP-FFI, rejoint par neuf gendarmes de la caserne de Drancy puis huit agents du lycée Rollin, il s’empara, dans Paris insurgé, de l’ancienne Maison des Fonctionnaires, 10 rue de Solférino, siège de la FGF avant-guerre, où avait été installé le ministère de l’Information et où le ministre Philippe Henriot avait été exécuté le 28 juin par Charles Gonnard, sur ordre de la Résistance. Deux membres de son commando trouvèrent la mort dans les combats qui suivirent, lors de l’attaque de l’ambassade d’Allemagne et de la Chambre des députés. Les anciens dirigeants de la FGF, responsables de Résistance ouvrière, Pierre Neumeyer et Adrien Lavergne, lui demandèrent aussitôt de leur livrer la Maison des Fonctionnaires, ce que ce dernier ne consentit à faire que 48 heures plus tard, estimant que le CC de grève insurrectionnelle devait être maintenu tant que Paris ne serait pas totalement libéré. Une polémique se développa ensuite entre eux pour savoir qui avait lancé le premier le mot d’ordre de grève aux fonctionnaires, le 18 ou le 19 août."
Et 20 ans après cette reprise, c’est René Girard qui a demandé officiellement à la PPP l’apposition de la plaque en 1964, et il a été un des trois intervenants lors de la cérémonie d’apposition de cette plaque, (avec Lavergne et Tribié) comme l’indique René Bidouze dans son blog du 18/08/2017, http://renebidouze.over-blog.fr/page/2, en rappelant ce qu’il avait écrit dans son livre.
Finalement, la fameuse plaque a atterri à l’UNSA-Education... mais elle pourrait aussi bien se trouver aux fédérations de fonctionnaires CGT ou FO... ou à la FSU…
Suite à ces échanges d’informations, l’HIMASE projette de s’atteler rapidement à une synthèse. Nous ne manquerons pas de vous informer.